Article chiant

Idées reçues sur la typographie à travers un exercice de style.

Article mis en ligne le 14 août 2009
dernière modification le 5 octobre 2021

par Laurent

À l’école on nous apprend les règles de grammaires, les règles d’orthographe, la conjugaison... Mais, les règles de typographie restent pour la plupart une inconnue pour nous tous. Pourtant, elles participent également à la cohérence, à la bonne compréhension, à l’unification et à l’esthétique d’un texte. On se choque facilement d’un texte en langage SMS, d’une faute d’accord ou de conjugaison. Par contre, tout autour de nous un grand nombre d’erreur et d’idées reçues sur la typologie engendrent de grosses fautes de français qui passent complètement inaperçues aux yeux de la majorité.

Je ne prétends pas être très doué en orthographe. À la lecture de ce blog, vous pouvez constater que je suis loin d’être le dernier à faire des erreurs. Une faute d’orthographe est une chose qui ne pardonne pas. Celui qui en commet subit l’ire de ses contemporains. Or, même des publications très sérieuses se permettent d’énormes libertés typographiques qui passent inaperçues et ne sont plus relevées par personne. J’ai décidé par ce présent article de sortir mon glaive et d’affûter mon clavier, afin de pourfendre quelques idées reçues et tenter de rétablir un semblant de légalité française. {{{Mise en situation}}} Pour illustrer mon propos, voici un petit exercice. Dans le texte ci-dessous, pouvez-vous me dire quelle sont les formes inappropriées ? Elle s’ écria : "Oh! Mon Dieu!" à l’adresse de Mr Durand à la lecture du journal qui titrait en pleine page UN INTERNE TUE. Monsieur Durand dubitatif regardait sa montre ( elle indiquait 6h, 30’ et 12" ). Il ne comprenait pas ce qui choquait sa femme. Il dut relire une 2ème et une 3eme fois l’article , avant de comprendre que l’interne qui a été tué était son fils. J’aurais pu faire de cet exercice un énième petit jeux. Mais j’ai de gros doutes sur l’intérêt qu’il aurait suscité. Donc voici ci-dessous la réponse. {{{Explication de texte}}} Évidemment, si je vous fais lire le petit paragraphe présent ci-dessus, c’est qu’il recèle moult erreurs. Avez-vous réussi à les déceler ? {{1)}} « Elle s’ écria : "Oh! Mon Dieu!" » était la proposition la plus chargée en fautes de typo. Il n’y a jamais d’espace après une apostrophe et il y a toujours un espace avant une double ponctuation. Les ; : ! ?, sont des doubles ponctuations. De plus, les guillemets français sont ainsi « » et non comme ça " ". Ces dernier sont des guillemets anglo-saxons et ceux-ci „ ” sont des guillemets allemands. Les guillemets anglo-saxons ont été popularisés avec l’avènement de l’informatique. Toutefois, ils ne doivent pas être utilisés en français. De plus, en français, il y a toujours un espace avant et après un guillemet. Ainsi, la phrase aurait dû être écrite comme ça : « Elle s’écria : « Oh ! Mon Dieu ! » [...] ». {{2)}} Dans un texte littéraire, il faut autant que possible éviter les abréviations. Mais si l’on doit en utiliser une, autant en utiliser une française. Car il ne s’agit pas ici de mister Durand, mais de monsieur Durand. L’abréviation adéquate est alors « M. ». Là on touche à une chose qui m’énerve au plus au point quand je vois écrit mon nom précédé de Mr sur mon courrier ou mon carnet de chèque. Nous sommes en France ! que diable ! Idem sur les convocations où il est écrit « Mrs Intel et Intel » au lieu de « MM. Intel et Intel ». Nous ne sommes pas des « miss » ! {{3)}} En typographie française, la référence à un titre doit se faire en italique et non pas en majuscule. Sauf quand il s’agit du titre d’un article où il doit être fait usage de guillemets comme pour une citation. Car le vrai titre de l’ouvrage est celui de la revue. Ainsi, je pourrais écrire par exemple : {Le Monde} titrait : « Un interne tué ! ». [1] Toutefois, si je dois écrire en majuscule : JE DOIS METTRE UNE ACCENTUATION ! Contrairement à une idée reçue qui s’est développée avec l’expansion de l’usage des machines à écrire qui ne permettaient pas d’accentuer les majuscules ; il faut le faire. Et je vous démontre pourquoi. Si j’écris la phrase : « UN INTERNE TUE ! » ; il y a quatre interprétations possibles. Est-ce un interné qui est tué, un interné qui tue, un interne qui est tué ou un interne qui tue ? Dans l’exemple du texte ci-dessus, outre la remarque sur l’utilisation des majuscules, il aurait fallut écrire : « UN INTERNE TUÉ ». Vous ne me croyez toujours pas ? En voici la preuve sur le site de l’académie française. {{4)}} « M. Durand regardait sa montre ( elle indiquait 6h, 30’ et 12" ). » Dans cette phrase, deux erreurs sont recensées. Il n’y a jamais d’espace après une parenthèse ouvrante et avant une parenthèse fermante. De plus, même s’il est préférable dans un texte de ne pas utiliser les abréviations, autant qu’elles soient justes. Les « ’ » et « " » indiquent bien des minutes et des secondes, mais d’angle. En ce qui concerne le temps, il faut utiliser « mn » (et non pas « min ») et « s » (et non pas « sec »), qui sont les abréviations officielles. La bonne phrase est : « M. Durand regardait sa montre (elle indiquait 6 h, 30 mn et 12 s). » {{5)}} Courage, mon article est bientôt fini. Dans la phrase : « Il dut relire une 2ème et une 3eme fois l’article , [...] », ce qui choque est l’espace devant la virgule. Effectivement, il n’y a pas d’espace devant une ponctuation simple comme un point ou une virgule. Mais ce qui n’est pas juste dans la phrase, c’est également une mauvaise utilisation des abréviation d’énumération. Je vous rassure, je ne l’ai appris moi aussi que récemment. Première s’abrège comme ceci : 1re et non pas comme cela : 1ère  [2], deuxième s’abrège ainsi : 2e, troisième : 3e, etc. On ajoutera un s au pluriel. Primo, secundo, tertio deviennent 1o, 2o, 3o. ---- Voilà, j’ai tenté d’éclaircir et de rétablir quelques vérités. Je sais que ce n’est pas évident de respecter la vrai typographie française quand dans notre jeunesse nous écrivions nos dissertations à la main. Mais ce n’est pas aisé de nos jours non plus avec des systèmes informatiques venant pour la plus part du temps d’outre-atlantique et du monde anglo-saxon. Suivez mon regard vers Micro$oft. C’est la raison pour laquelle je suis d’autant plus content de mon clavier sous Linux.

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