DADVSI suite et fin

J’ai fait un rêve !

Article mis en ligne le 17 mars 2006
dernière modification le 5 octobre 2021

par Laurent

J’ai fait un rêve !

Alors qu’hier "l’amendement Vivendi" vient de passer à l’Assemblée, j’ai fait le rêve que tout le projet de loi du gouvernement passait en l’état.

Et j’ai pensé que dans l’éventualité où nous, les Français, ne serions pas que d’aveugles consommateurs, des boeufs ; mais en réalité des citoyens avisés : cette loi serait inutile.

A DReaM ?

En effet, qui peut de lui-même se mettre volontairement la chaîne au cou ?
Les DRM [1] sont le verrou de ces chaînes. Les DRM [2] sont un danger pour nos liberté et notre vie privée. C’est aussi un danger pour tout un pan de notre économie, celui des logiciels libres.

Ainsi, si cette loi DADVSI [3] devait passer, elle serait obsolète, inusité, inutilisable avant même son application. Car personne ne serait aussi bête pour se faire marquer au fer volontairement.

Copie privée ? Interopérabilité ?

J’ai fait un rêve !

Le rêve que cette loi inique passe.

Alors, il ne serait plus possible d’acheter un CD sans pouvoir en garder une copie sur le disque dur de son Media Center, sur son baladeur numérique, dans son autoradio, dans sa résidence secondaire, pour son conjoint ou pour ses enfants. Ni même pour en faire une simple sauvegarde. De toute façon, ce CD serait inutilisable ailleurs que sur une platine toute simple (mais pas trop vieille quand même).

Dans ces conditions qui continueraient d’acheter des CD ?

Open source vs. source tarie

Et si, en tant qu’utilisateur lambda d’un ordinateur, je décide de ne plus utiliser le Standard Universel du Monopole de l’Informatique, c’est à dire, Microsoft Windows ? Et que, par exemple, je préfère utiliser Linux.

Par définition Linux est un système Libre et Ouvert. C’est à dire que quiconque le désire et en possède les compétences peut "ouvrir le capot", voir ce qu’il y a dessous et modifier le logiciel pour l’adapter à ses besoins. Contrairement à Windows XP ou MacOS X, qui sont des systèmes fermés. Ces systèmes fermés sont comme des voitures où seuls les garagistes du fabricant auraient le droit d’ouvir le capot pour rajouter de l’huile ou changer la batterie. Et une batterie estampillée Microsoft ou garantie par Microsoft. [4]

C’est la raison pour laquelle Linux est inéluctablement voué à se développer. Ce système est très réactif et permet vraiment aux entreprises comme aux particuliers d’en utiliser les ressources pour leur besoins exactes. Ce n’est pas à l’utilisateur d’avoir sans cesse à négocier très cher à Microsoft une licence supplémentaire ou de devoir se contraindre à s’adapter au sytème plutôt que ce soit lui qui s’adapte aux besoins de l’utilisateur.

DRM
Un logo voué à se multiplier !

Qui, dans ces conditions, aura besoin d’acheter un système fermé et cher comme Windows ?

Revenons à nos mouton : si je décide d’utiliser Linux, un logiciel libre et ouvert. Cela suppose qu’une musique que j’achète sur Internet soit lisible sur ce système. C’est le principe de l’interopérabilité. Seulement, voilà ! Je ne pourrais pas l’utiliser sur mon système ouvert, car les DRM [5] supposent un système fermé ! Car si mesure de protection il doit y avoir, il est impossible qu’il soit visible aux yeux des utilisateurs que nous sommes. Il est impossible d’ouvrir le capot. Donc, la musique sous DRM ne serait exploitable que sous un sytème lui aussi tout aussi fermé (comme Windows). Les DRM sont en plus un système dont les licences se paierait très cher à leurs concepteurs. Vous êtes créateurs de logiciel ? Vous devrez racquer pour que votre logiciel lise les DRM conçu par telle société. Tout ça en moins dans la poche des artistes.

Dans ces conditions, qui continuerait à acheter des fichiers avec DRM ?

Ainsi donc, si je veux pouvoir lire un morceau téléchargé légalement (et donc sous DRM) sur mon Linux, je serais obligé de contourner la protection. Et si je contourne la protection du DRM, je deviens automatiquement un pirate aux yeux de la loi.

De même que je veux pouvoir démarrer ma voiture sans forcément avoir besoin de téléphoner à Renault pour qu’ils identifient que c’est bien moi qui ait acheté une voiture chez eux et donc que c’est bien moi qui ait le droit de démarrer.

Linux + DRM = interopérabilité impossible.

=> Logiciels libres + DRM = interopérabilité impossible.

Mon rêve se concluait ainsi :

Dans l’impossibilité d’utiliser les DRM dans la vie courante et de les copier ; dans l’impossibilité de choisir un système informatique libre qui garanti mes droits, ma liberté et ma vie privée ; et compte tenu des relativement faibles risques encourus si je me fait attraper à télécharger via le P2P [6] : 38 € si je ne fais que télécharger et 150 € si je mets en plus des fichiers à disposition [7].

Je continuerais comme tous les autres utilisateurs d’Internet à télécharger des morceaux musicaux dans des formats ouverts et libres : .mp3 ou .ogg.

Je continuerais à utiliser des fichiers libres que je pourrais stocker sur mon disque dur et transvaser autant que je le désire sur un baladeur ou sur le PC d’un ami.

Et je suis prêt à parier que tout le monde va faire comme ça !

Pourtant, j’ai montré toute ma bonne volonté : j’étais pour la fameuse Licence Globale. Cette solution alternative et novatrice qui aurait permis la rémunération des artistes. En réalité, les artistes sont les premiers et les seuls floués dans l’affaire !

J’ai fait un rêve : cette loi ne sert à rien.


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