
Bientôt l’apocalypse...
Alors que la campagne présidentielle en arrive à son entre-deux tours, aucun des candidats [1] n’a abordé un thème qui pourtant devrait être une des préoccupations principales de l’Humanité dans les décennies avenirs.
D’ici 15 ans, nous allons assister à un nouveau choc pétrolier qui aura des conséquences graves sur nos modes de vie et sur notre économie.
Qu’est-ce que la déplétion ?
C’est la courbe descendante de la production pétrolière mondiale. Selon les experts, le pic de la production aura très bientôt lieu [2]. C’est à dire que la production maximale de pétrole possible aura lieu et que les réserves existantes ne pourront que s’épuiser, le stock n’étant pas renouvelé. Ainsi, la production mondiale de pétrole va chuter. Cette déplétion est illustrée par ce qu’on appelle la Courbe de Hubbert.
Le passage de l’autre côté du pic de production est imminent ! Selon les experts, selon les études, celui-ci aura lieu dans les deux décennies à venir. Pour certains même, c’est déjà arrivé !
Les conséquences
Actuellement, le pétrole [3] est le seul moyen de produire de l’énergie de manière aussi peu onéreuse. Depuis un siècle, notre société a fondé sa productivité économique sur cette manne. Mais demain, avec l’assèchement des réserves et l’extraction toujours plus chère des rares gisements restant (la fameuse déplétion) , ce modèle de société ne sera plus viable.
Il va donc falloir trouver un modèle alternatif très rapidement si nous ne voulons pas qu’une crise grave frappe nos civilisations occidentales. Et ça, aucun candidat à la fonction suprême n’en propose.
Car si nous ne faisons rien voici ce qu’il va se passer. Le moment approche !
Il n’y aura plus de transports aériens
Nous n’avons pas encore inventé l’avion électrique ou nucléaire. Le prix des voyages intercontinentaux deviendra très cher.
Partir en vacances aux antipodes sera impossible pour la majorité des bourses. Cela marquera la fin d’une forme de tourisme. Une crise économique majeur va secouer ces pays dont c’est la monoéconomie.
Mais ce sera aussi la fin de la mondialisation économique. Les échanges de biens et de services vont se raréfiés. Les produits exotiques redeviendront des produits de luxe.
A condition d’augmenter encore la taille des bateaux, le transport maritime reviendra en force. Comme au XIXeme siècle, les pays enclavés seront tentés de relancer des conquêtes territoriales pour l’accès à la mer. Et compte tenu du prix élevé des transports, les pays qui auront délocalisés une partie de leur production économique devront rapatrier cette production sur leur territoire nationale. Les coûts de productions se verront ainsi augmentés et des produits manufacturés courants (vêtements, électronique...) et peu chers actuellement seront à l’avenir hors de porté de beaucoup de foyers.
Les transports terrestres seront difficiles
L’alternative à la voiture a essence n’est pas encore prête. Les alternatives : hydrogène, éthanol, ne sont pas satisfaisantes. Car, dans le cas de l’hydrogène, sa production coûte plus d’énergie qu’il n’en restitue. Et l’éthanol nécessite des surfaces arables tellement immenses pour subvenir aux besoins en carburant qu’entre manger et rouler, il faudra choisir.
Les villes vont se “piétonniser”. Les transports publics alternatifs et électriques devront se développer. Les commerces retourneront en ville.
Le prix du logement dans les centre-villes va donc encore s’accroitre de manière exponentielle. Les quartiers pavillonnaires extra périphériques dépendantes des transports individuels deviendront les nouveaux ghettos d’exclus.
Des pans de l’économie vont s’effondrer
La croissance de production de matière première participe à la croissance économique globale. Celle-ci devenant de plus en plus chère, une partie de l’économie sera remise en cause. Une décroissance de l’économie et un choc boursier est à attendre.
Des secteurs seront plus touchés. Et ceux-ci sont sensibles sur bien des points :
– Le chauffage.
– La production d’électricité.
– Les produits dérivés du pétrole : plastiques, engrais...
Avec pour toutes les conséquences humaines et sociales que toutes les crises économies ont toujours eux.
Le chauffage
La part de l’énergie électrique dans le chauffage quotidien ne va aller qu’en s’accroissant. Ainsi, le problème de la production d’électricité va se poser.
La production d’électricité
Face au pétrole, il ne reste pas beaucoup d’alternative. Seule l’énergie nucléaire permet une productivité supérieure. Mais à quel prix environnemental ? Toutefois, il s’agit de la seule alternative crédible.
On ne pourrait se tourner vers le gaz naturel, mais le pic gazier suivra de peu celui du pic pétrolier. Le charbon dont les réserves sont encore grandes, quand à lui est beaucoup plus cher à extraire, à exploiter, à stocker et à transformer que le pétrole. De plus, sont impact sur l’environnement est plus catastrophique que le pétrole. Et il s’agit encore d’une ressource limitée dans le temps.
Ils resterait les énergies renouvelables : l’éolien, le solaire, l’hydroélectriques. Ceux-ci sont très peu productifs en comparaison. Pour produire la même quantité qu’une centrale nucléaire avec des éoliennes, il faudrait recouvrir d’éoliennes la totalité du territoire national. Et encore, il faudrait être sur qu’il y ait du vent. En effet, les énergies renouvelables sont sujets aux intempéries (vents, nuages, marées...).
Les produits dérivés
Peut-être que nos chimistes trouveront des succédanés (comme le silicone) aux hydrocarbures pour permettre une production d’objets manufacturés de manière aussi économique. Pour le moment ce n’est pas encore le cas. Le recyclage a encore de beaux jours devant lui, mais le cycle de vie de ces produits n’est pas infini.
Par contre, l’abandon des engrais à base d’azote, produit grâce aux hydrocarbures va entrainer une baisse incroyable de la productivité agricole. Avec pour conséquence des pénuries possibles, voir des famines comme dans l’ancien temps.
Sans compter l’importance de la mécanisation dans les moyens de production agricole. Une moissonneuse-batteuse électrique n’est pas encore d’actualité.
Donc, si on ne s’y prépare pas...
... Nous allons au devant d’une des plus grosses crises géopolitiques de notre Histoire. Les guerres dans le proche orient ne sont que les prémices des désordres avenir.
Notre modèle économique actuels est basé sur la consommation pétrolière. Mais si nos nations ne se préparent pas à un changement de modèle économique, elles devront s’accrocher aux branches pendant la chute.
Ainsi, afin de faire main-basse sur cet or noir vital mais qui à vocation à être toujours plus cher et plus difficile a extraire ; les pays qui auront les moyens militaires augmenteront leurs pressions sur les pays détenant les dernières réserves. Si nous nous laissons surprendre, nos démocraties occidentales seront fragilisées. Une grande partie de la population sera marginalisée. Baisse de la production industrielle, baisse de la consommation, décroissance. Une récession économique et une crise alimentaire vont s’abattre sur nos sociétés. Nos systèmes de protections sociales voleront en éclat. Les tensions Nord-Sud vont s’accentuer. Des guerres vont éclater. Peut-être allons-nous frôler l’apocalypse.
Sources