My name is Laurent

Je poursuis mon marathon de visionnage de série avec My name is Earl.

Article mis en ligne le 16 février 2009
dernière modification le 5 octobre 2021

par Laurent

Grâce à l’incroyable collection de DVD de mon cousin, je poursuis mon marathon de visionnage de série en passant à My name is Earl, série complètement déjanté sur une Amérique profonde. J’ai pu voir les 2 premières saisons, soit 48 épisodes de 20 minutes environ.

De quoi ça parle ?

Earl J. Hickey (Jason Lee) est un américain moyen de la petite ville de Camden [1]. C’est un loubard à la petite semaine sans ambition. Sa vie est une suite de menus larcins. Il habite dans une caravane, en compagnie de sa femme Joy (Jaime Pressly), de ses deux fils qui ne sont pas ses enfants biologiques et de Randy (Ethan Suplee), son frère un peu retardé. Mais, un jour alors qu’il est sur le point de gagner 100 000 $ à la loterie, il subit un accident de voiture. Cet évènement lui fait perdre son billet de loterie et sa femme le quitte pour un de ses amis : Darnell « Crabman » Turner (Eddie Steeples) accessoirement le vrai père de l’un de ses enfants.


Earl se dit alors que quelque chose ne va pas dans sa vie. Dans sa chambre d’hôpital, une émission de télévision va lui révéler l’existence du Karma. Chaque bonne action a une incidence positive sur sa vie, chaque mauvaise action a une incidence négative sur sa vie. Il décide alors d’établir une liste de tous les méfaits qu’il a commis pour les réparer. Il pense ainsi rétablir l’équilibre et enfin avoir une vie normale. Sa première bonne action, la collecte de déchets, va lui permettre de récupérer le billet de loterie perdu. Ce revirement de fortune le confortera dans son idée du Karma. Earl s’installera alors dans un motel pourri et grâce à son argent nouvellement gagné pourra se consacrer entièrement à la réparation de ses mauvaises actions passées. Durant le premier épisode de la série, on apprend qu’elles sont au nombre de 259 sur sa liste.

Ainsi, chaque épisode est l’occasion rocambolesque de rayer une mauvaise action de la liste.

Mon opinion


Un peu entre les Deschiens et un Caméra Café américains (mais avec des moyens), la série créée par Greg Garcia, met en scène dans le rôle titre l’acteur Jason Lee complètement transformé pour l’occasion. Il est accompagné par tout une troupe d’acteurs récurrents caricaturaux, mais qui représentent la truculence des habitants de Camden. L’excellent épisode 12 de la saison 2 : Vu à la télé (Our cops is on) [2] met en évidence l’importance de tous les rôles secondaires de la série. De plus, une foule de guest-stars viennent ajouter du piment à cette population délirante, comme Juliet Lewis, Christian Slater, John Leguizamo, Burt Reynolds... À l’instar de la série animée Les Simpson.

Cette distribution confère à la série un très fort air de famille avec les films de Kevin Smith : Clerks, Mallrats (Les Glandeurs), Dogma, Jay and Silent Bob strike back, Clerks2... Jason Lee et Ethan Suplee faisant parti des acteurs fétiches de Kevin Smith, ayant joués dans plusieurs de ces films. D’ailleurs, les magasins de Camden (comme Quick Stop) portent le même nom que les magasins que l’on retrouve dans Clerks. Les personnages qu’ils soient principaux ou secondaires de My name is Earl sont tous aussi paumés que ceux de Clerks.

De plus, la série s’inspire énormément de films tels que Forrest Gump dont les multiples références émaillent la série.


Bien que les épisodes soient inégaux, l’ensemble de la série est complètement loufoque, plutôt intelligente, vulgaire juste ce qu’il faut et surtout hilarante ; j’en redemande volontiers. Vivement que Nico complète sa collection avec la troisième saison.

Digression

J’ai toujours la tentation d’élargir le débat à partir d’une telle monographie. Comme dans le forum de l’article précédent au sujet de la série Dexter, nous avions abordé l’idée que les séries télés pouvaient véhiculer des points de vue très rétrogrades. J’ai l’impression que la série My name is Earl se démarque de Dexter, NCIS ou d’autres par son point de vu résolument optimiste. Ici, la question de la rédemption est très présente. Toutefois, elle n’apparait pas dans son sens biblique. Ici point de moralisation chrétienne. Le Karma est résolument un concept bouddhique, même si le héros ne le sait pas. D’ailleurs, la Bible et les dévots sont ici ridiculisés dans leurs excès. Les Hommes peuvent changer et s’améliorer. Ainsi, la série surfe sur un thème inverse à celle de Dexter. Le pardon est possible et même conseillé. C’est bon pour le Karma.

Sous forme humoristique, cette quête pour le Bien permet au héros de la série de poser discrètement la question des inégalités sociales, de l’immigration clandestine, du réchauffement climatique et de la pollution, de la tolérance face au métissage, aux coutumes et aux langues étrangères, à l’homosexualité... Même si tout ces thèmes restent discrets et traités de manière très caricaturale, voir grossière [3], le message général est très positif. Il revient à chacun de faire un effort pour améliorer la situation générale ; de faire un pas vers l’autre et seulement ainsi la situation s’améliorera. La vengeance, la violence et la méchanceté ne résolvent rien.


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