Vu, lu, entendu

Aperçu d’Inglorious Basterds, du Grand Pays, de Mission Florimont et de Gustave Parking.

Article mis en ligne le 5 septembre 2009
dernière modification le 5 octobre 2021

par Laurent

Je pourrais faire autant de notes différentes sur chaque chose vue, lue ou entendue ; mais je ne peux pas m’empêcher d’écrire un gros article regroupant tout ce que à quoi j’ai pu assister dans une période récente. Donc, si vous décidez de poursuivre, vous pourrez lire mon opinion sur le dernier Tarantino Inglorious Basterds, sur des spectacles vus à Paris Mission Florimont, Gustave Parking et le livre d’Ange Le Grande Pays

Sommaire :

- Film : Inglorious Basterds
– Théâtre : Mission Florimont
– Théâtre : Gustave Parking
– Livre : Le Grande Pays de Ange

Inglorious Basterds

C’est encore un film de cinéphile que nous signe Quentin Tarantino. Un film qui s’inspire non plus des films asiatiques, des films de gangster ou de la blacksploitation. Ici, notre réalisateur prodigue et jubilatoire remouline les classiques européens, allemands, français et italien en y incorporant de grosses références aux Douzes Salopards, à une poignée de salopards ou aux Canons de Navarone. Quand Tarantino cessera-t-il d’être un réalisateur référençant pour devenir un réalisateur de référence ?


Comme souvent avec ce réalisateur, le film est chapitré et plusieurs intrigues s’interpénètrent. L’histoire se déroule dans une France fantasmée du temps de l’Occupation allemande. D’un côté, Shosanna Dreyfus (Mélanie Laurent) vient d’échapper au SS Hans Handa (l’excellent Christoph Waltz), le Jew Hunter, qui vient de massacrer toute sa famille. D’un autre côté, Aldo Raine (Brad Pitt), dit l’Apache, monte un commando d’infiltration façon Douze salopards dont l’unique but est de déstabiliser le régime Nazi de l’intérieur en en assassinant un maximum.


Ce film, même s’il n’est pas le meilleur du réalisateur, a l’audace de tourner en dérision tous les films traitant de la période qu’il compare à de la propagande au même titre que la propagande nazi. L’intérêt du film, outre les dialogues jouissifs jouées dans quatre langues, est le contournement des codes et des clichés hollywoodiens dont nous sommes habitués. Ici, ceux qui ont le beau rôle ne sont pas les Américains. Ceux-ci sont en fait des rustres incultes ne parlant pas allemand. Alors que le SS allemand Hans Handa, jonglant avec toutes les langues européennes, faisant preuve d’une incroyable intelligence et d’un machiavélisme à tout épreuve, va ridiculiser Aldo Raine et son accent de bouseux du Tenessee. D’ailleurs, si la mission réussira, ce ne sera pas forcément grâce aux « Basterds », mais plutôt grâce à la petite Française qui tiendra sa vengeance. Mais quoi de moins anormal pour Tarantino, dans ce pays où « on respecte les réalisateurs ». Ou plutôt, c’est le Cinéma qui vainc la barbarie. Ainsi Tarantino se venge des réalisateurs américains, qui comme dans les Canons de Navarone, montraient systématiquement des héros américains pouvant parler un allemand impeccable sans être décelé par l’ennemi et il ridiculise les films dans lesquels la langue naturellement parlée par tous est l’anglais.

En bref : ce film est une petite merveille. C’est un film extrêmement jouissif si comme moi vous appréciez le côté décalé et ultra référencé des films de Tarantino. Par contre, ceux qui s’attendent à un film d’action du style de la première partie de Kill Bill vont être déçus.

Si vous avez vu le film, allez voir cette analyse en ligne sur le site de l’ouvreuse.net.

Mission Florimont


Voici une plaisante farce comme on en fait plus. Une pièce faite de bric et de broc où cinq comédiens jouent les rôles de plus d’une dizaines de personnages (gardes de Soliman non inclus). Le chevalier Florimont de la Courneuve est missionné par le Roi François Ier acculé par Charles Quint, pour rencontrer le souverain de l’empire Ottoman Soliman le Magnifique et négocier une alliance. Florimont, c’est pourtant un bras-cassé. C’est le OSS117 de l’époque. Il va parcourir l’Europe avec Margaux, une jeune femme rencontré dans la forêt du Montparnasse. La comédienne qui joue le rôle de Margaux a beaucoup de talent.



Cette pièce anachronique et anarchique, qui rappelle celle des débuts des Robins des bois est ponctuée de jeux de mots au raz des pâquerettes, de séquences de comédies musicales et de fines allusions à l’actualité.

En bref : ce spectacle constitue un bon moment de n’importe quoi et de franche rigolade. Un charmant moment de détente.

Gustave Parking

Je l’avais déjà vu au Casino de paris il y a une quinzaine d’année. Je me souviens à l’époque d’avoir pleuré de rire. C’est donc avec l’envie de me plier de rire que je suis retourner le voir au théâtre de Trévise où il passait cet été pour présenter un « best of » de sa carrière. Il doit actuellement tourner dans toute la France. J’aime bien le concept qu’il a lancé et qui lui vient de l’époque où il faisait des spectacles de rue : 2 € l’entrée et on paye ce qu’on veut à la sortie.


Gustave Parking est un vrai clown. Un ancien artiste de rue. Ses numéros se situent entre le cirque et le one-man-show. Ils brassent sans complexe des éléments de bricolés, des singeries, de la récup’ et des jeux de mot. Gustave est toujours drôle, inventif et poétique. Toutefois, comme « best of », ce sont toujours les mêmes sketchs et numéros qu’il joue et rejoue depuis 20 ans et qui au final, malgré des petites variantes, ne se renouvellent pas beaucoup. De plus, ses meilleurs sketchs (ceux que je préfère) ne figurent pas dans ce « best of ».

En bref : si je me suis bien amusé, j’avoue que je n’ai pas eu le même plaisir à le revoir que j’avais eu il y a quelques années.

Le Grand Pays

Ange est un couple d’auteurs, Anne et Gérard Guéro, connus aussi sous le nom de G. E. Ranne très actifs dans la scénarisation de BD et de JDR. Ils avaient déjà commis des romans qui m’avaient bien plus à l’époque. Leur dernière production littéraire, Le Grand Pays, est le premier roman d’une futur trilogie mais qui peu se lire en one-shot.

Voici l’histoire : sur la peau d’un jeune adolescent du nom de Malïn apparaissent les tâches suspectes d’une grave maladie. Il est ainsi condamné à se suicider. Heureusement, pour lui, les évènements qui se précipitent dans le palais dans lequel il vit, vont lui permettre d’échapper à la mort. La maladie se répand dans le royaume à une vitesse grand V. Mais Malïn est le seul à savoir qu’il ne s’agit pas d’une maladie, mais de l’œuvre d’un démon. Il sait que pour le vaincre, il doit aller chercher une Tueuse dans un pays voisin : Le Grand Pays.


J’ai arrêté de lire de la fantasy parce que je trouvais ce genre répétitif, réac’ et trop stéréotypé. J’ai tout de même entrepris la lecture de ce roman car je connaissais ses auteurs. Et j’ai été gravement déçu. Le roman se lit bien, le rythme y est haletant mais l’intrigue est archi-linéaire, inégale, sans surprise et dans un français aux tournures approximatives, à la limite du langage SMS. Heureusement, la fin se permet un rebondissement incroyable : l’assassinat du héros, qui rend un peu d’intérêt au texte et permet une suite.

En bref : vous pouvez passer votre chemin sans aucun remord.


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