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A la frontière entre la Thaïlande, la Birmanie et le Laos existe une région montagneuse peu développée et recouverte de forêts. C’est le Triangle d’Or. Cette région est habitée par une multitude de minorités ethniques souvent méprisés par les deux grandes nations Birmanes ou Thaïs voisines.
Voici la dernière vidéo de la série thaïlandaise.
La position de ces montagnes difficiles d’accès à cheval sur trois pays, la multiplicité de ses cultures et de ses langues avec toutes ces ethnies trans-frontalières, la proximité de la Chine ont permis au Triangle d’Or d’être un axe stratégique de la contrebande mondiale. Mais l’or de ces montagnes n’est pas d’un jaune brillant. Il s’agit surtout de l’opium qui pousse excellemment bien sous cette latitude.
Dans ces jungles, la frontière est poreuse et il n’est pas rare d’assister à des triples tirs croisés entre les rebelles karen oppressés par l’armée birmane qui se réfugient en thaïlande, l’amée birmane à la solde de la junte en place et les brigades anti-drogues thaïs.
Aujourd’hui, la situation change un peu. Avec la concurrence de pays comme l’Afghanistan et le contrôle plus présent de l’Etat thaïlandais, la situation pour les trafiquants d’opium est plus tendue. Pour s’enrichir, beaucoup d’habitants des montagnes se tournent vers des valeurs plus sûres : le tourisme.
Dans les montagnes, une mosaïque de peuples aux origines très diverses et aux langues différentes se partagent le territoire de manière informelle. D’un village à l’autre les costumes et les coutumes changent.
Les plus nombreux, ce sont les Karen. D’origine sino-tibétaine de par leur groupe linguistique, les premiers foyers se seraient installés ici il y a 300 ans. ils sont toutefois plus nombreux en Birmanie, mais comme ils subissent la répression toujours plus grande du pouvoir en place, ils sont nombreux encore aujourd’hui à passer la frontière.
C’est parmi les tribus karen que l’on trouve les fameuses femmes-girafes (à l’ouest, à Mae Hong Son). Heureusement de moins en moins nombreuses, ces femmes ont les muscles du cou et des épaules atrophiées par un collier d’anneaux métallique traditionnel. Cette coutume attire tellement les touristes que leur village se transforment en de sordides zoos humains.
D’autres ethnies se sont installées plus récemment dans la région. Ce sont les Lahu, les Lisu et les Akha en provenance essentiellement du Yunnan (sud de la Chine), qui se sont installés progressivement à partir du XIXeme siècle. Ce sont les principaux cultivateurs d’opium.

Il y a encore beaucoup d’autres groupes ethniques mais moins représentés en Thaïlande. Les Hmong, en provenance de Chine il y a 150 ans. Mais aussi les Htin, les Khamu, les Lawa, les Mlabri... (Appartenant au groupe linguistique austro-khmer). Ces dernières ethnies sont quant à elles très peu nombreuses en effectif. Elle sont installées dans les montagnes du Triangle d’Or, et aussi dispersées dans d’autres régions plus au sud en Thaïlande et y résident depuis beaucoup plus longtemps que les précédentes ethnies. Ces ethnies, parfois plus ancienne que les Thaïs eux-même et sont souvent mieux intégrées dans la société thaï que les autres groupes. Cas exceptionnel : les Mlabri sont des nomades chasseurs-cueilleurs offrent leur force de travail comme ouvriers agricoles aux autres ethnies.
Toutes ces ethnies (les karen exceptés, car évangélisés par des prêtres protestants au siècle dernier) sont en majorité animistes ou panthéistes. Certaines sont bouddhistes. Mais depuis une vingtaine d’année, il y existe une influence prosélyte très intense des églises Catholiques et Évangéliques dans la région. Chacune de ses deux églises arrive à se partager à l’heure actuelle un tiers de part de marché ce qui a pour conséquence de briser le tissu social très fort qui existait au sein de ces communautés où les guerres de religions commencent à poindre.