
État de ma PAL (pile à lire) et impressions de lecture : Dale Furutani et Thomas Day.
Voici ma PAL (pile à lire). Je sais, elle est moins impressionnante que celle d’Efelle. Mais, j’ai une cadence de lecture bien moins importante que lui et j’avoue que je réfrène énormément mes tentations quand je suis dans un magasin comme la FNAC. Parfois, je me laisse tenter, et ma pile contient systématiquement suffisamment de livres pour me permettre d’avoir de quoi lire pour les trois ou quatre mois avenir.
Je profite également de cet article pour vous livrer mes impressions sur mes dernières lectures.
{{Sommaire :}} - Ma PAL - Dale Furutani - Thomas Day - Xavier Bruce
{{{Pile À Lire}}} Voici donc l’état de ma PAL :



En résumé, voici une bonne série de romans qui fera plaisir à tous ceux qui ont envie de découvrir de manière légère l’histoire et la philosophie japonaise. {{{Thomas Day}}} Thomas Day est à la littérature de genre française ce que Tarantino est au cinéma Hollywoodien. Ses romans sont bourrés de références, d’humour et d’irrévérence. J’avais beaucoup apprécié {La Voie du sabre} (dans l’esprit des romans ci-dessus), {L’École des assassins} (inspiré des mangas et des wu xia pian), {Nous rêvions d’Amérique} (un peu polémique sur la politique américaine), etc. Bref, j’avais beaucoup aimé tous ses romans sortis entre 2001 et 2003. Puis, plus récemment, j’ai senti un changement dans le style de Thomas Day qui me rendait moins enthousiaste à la lecture de ces romans. {Le Trône d’ébène}, son avant-dernier roman sur la vie de Shaka Zulu, que j’avais d’ailleurs lu juste avant de partir en Afrique du Sud l’année dernière, m’avait laissé dubitatif. Ce roman n’était qu’une suite de faits d’armes et d’événements, mais manquait d’âme. Ce que j’avais trouvé dommage alors que le concept d’incorporer la vie de cet ancien roi des Zulus dans un contexte fantastique était prometteur. Fouiller un peu dans la psychologie du personnage et détailler ses sentiments n’aurait pas été un mal. Pour être clair, j’étais de plus en plus déçu par ce que pouvait présenter Thomas Day à son public. Et son denier roman n’a pas fait exception à la règle. Les commentaires plutôt favorables des lecteurs du blog d’Efelle ne m’ont pas fait changer d’avis. Car je n’ai pas trouvé dans {{ {La maison aux fenêtres de papier} }}, le dernier roman en date de cet auteur le plaisir que j’avais eu en lisant ses premiers romans. J’ai à faire à ce roman presque les mêmes reproches qu’au {Trône d’ébène}.

{La maison aux fenêtres de papier} raconte l’histoire de Sadako une femme-panthère adoptée par Nagasaki Oni, un boss de la mafia japonaise qui a la particularité d’être mi-homme mi-démon. Le récit est entrecoupé par de fausses légendes khmers expliquant l’origine des artefacts utilisés par les personnages du roman. Si ces légendes sont sympathiques, j’ai moins apprécié le mélange hétéroclite de cette histoire de yakuza inspiré de {kill Bill} de Tarantino avec cette histoire de démons pervers et brutaux. Nous sommes très loin ici du souffle épique de {La voie du sabre} ou de l’ambiance moite et envoûtante du Triangle d’Or de {La Cité des crânes}. Bref, bien qu’il ne soit pas inintéressant, j’ai pensé que {La maison aux fenêtres de papier} n’était pas le meilleur Thomas Day. Heureusement j’ai fais l’acquisition de {{ {This is not America} }}, un recueil de trois nouvelles de Thomas Day. Ce petit livre m’a un peu réconcilié avec cet auteur, même si les nouvelles datent un peu. Il compile trois nouvelles dont une que j’avais déjà lu dans la revue {Bifrost}. Les trois nouvelles se passent dans des États-Unis parallèles, comme l’indique le titre. Vous voyagerez avec les plaines américaines avec les vrais assassins de JFK ou avec un préteur sur gage sous acide entre Los Angeles et l’Alaska. Tout est plein d’humour, bien écrit et complètement déjanté ; c’est tout ce que j’aime.

Ainsi, il serait temps que Thomas Day retrouve sa fouge d’antan, qu’il ne cède plus à la facilité et qu’il mette son immense talent au service d’œuvres plus fouillées et/ou plus ambitieuses. {{{Xavier Bruce}}} Je ne connaissais pas cet auteur, le sujet semblait différent de la soupe habituelle et il avait de bonnes critiques dans {Bifrost}. Évidemment, j’aurais du me méfier, car la revue {Bifrost} est éditée par le même éditeur que {{ {Incarnations} }}.

Un vieux réalisateur sado-maso de film gore organise une espèce de télé-réalité dans une boucherie industrielle désaffectée d’Ozoir-la-Ferrière. Pour ça, il réuni une équipe de « bioacteurs » névrosés pour les manipuler. L’idée est sympa. L’action commence comme un slasher. Ça se lit bien et on s’imagine avoir à faire à un vrai thriller à l’américaine. Mais cette impression passe vite tant on a l’impression d’être autant manipulé que les personnages du bouquin. Seulement, le lecteur qui n’est pas aussi névrosé qu’eux commence à s’ennuyer ferme et veut passer à autre chose. D’autant que toute l’intrigue retombe comme une crêpe aux dernières lignes du roman. Ma conclusion est que si ce livre se lit vite, on peut faire l’impasse sans état d’âme.